Le blanchiment d'argent... A qui profite le crime?

LE BLANCHIMENT d’ARGENT .. A QUI PROFITE LE CRIME ?

Tel était le sujet de cette conférence au cours de laquelle Mr Claude LEDORTZ ancien cadre supérieur de l’industrie des systèmes d’information et cofondateur d’un cabinet de sécurité financière, nous a « décortiqué » tous les systèmes qui ont trait à cette technique illégale.

Cette expression d’origine américaine viendrait, mais rien n’est moins sûr du fait que le gangster Al Capone aurait racheté une chaine de blanchisseries ,façade légale lui permettant de recycler des ressources tirées d’activités illégales.

Quoi qu’il en soit, cette expression concerne toute activité illégale d’argent issu bien souvent de trafics d’armes ,de drogues ,d’êtres humains ou d’autres activités mafieuses et dont le « blanchiment » permet de lui donner une apparence honnête donc « propre ».

  • L’argent qualifié de «  sale  » est de deux sortes le noir et le gris.
  • L’argent noir  c’est celui qui découle de trafics illicites dans le monde et dont les sommes sont estimées aux environs de 1000 milliards de dollars
  • L’argent gris concerne celui de la dissimulation par l’évasion fiscale vers des paradis dits fiscaux situés dans une cinquantaine d’Etats indépendants où n’existent, ni impôts, ni taxes, ni possibilités de coopération.Les sommes de cet argent ainsi détourné sont nettement supérieures à celles concernant l’argent noir.

Comment se passe le blanchiment ?    En 3 phases successives

  • Phase de placement ou prélavage au cours de laquelle, l’argent est introduit dans le système financier par petites sommes.
  • Phase d’empilement ou brassage durant laquelle s’accumulent de nombreuses transactions pour réduire la traçabilité des fonds.
  • Phase finale ou essorage qui consiste à placer les fonds dans des secteurs sous forme d’investissement.

N’allez surtout pas croire que tout cela se fait tranquillement auprès des banques et des paradis fiscaux  et sans levée du secret bancaire sur ordre de la Justice .Mais l’imagination des trafiquants est presque sans limite ce qui les amène à se tourner vers d’autres intermédiaires pour blanchir leur argent.

Le conférencier nous a développé une bonne douzaine de méthodes connues, cela va :

 -de la plus courante,le « smurfing » qui consiste à faire déposer en juste quantité  des sommes en espèces par de nombreuses personnes ou à se procurer toujours en juste quantité, des traites bancaires en devises du pays pour échapper à la déclaration.

-à l’amalgation des fonds dans des entreprises honnêtes, soit en intégrant les produits de la criminalité aux activités légitimes brassées par l’entreprise ,soit en achetant des commerces qui brassent de l’argent liquide  telles que ,bars ,pizzerias, boites de nuit et les fonds obtenus sont investis en les amalgamant à des revenus d’entreprises honnêtes.

Tout n’est pas aussi simple que cela pour les trafiquants car  d’une part, ils doivent supporter un cout qui peut devenir important lorsque les solutions de blanchiment deviennent trop sophistiquées en raison de la croissance et de la fréquence de sommes à blanchir et d’autre part ils doivent  faire face aux logiciels de lutte mis en place et aux différents dispositifs nationaux et internationaux  aujourd’hui en service tel qu’en France  TRACFIN (Traitement du Renseignement et Action contre les Circuits FINanciers clandestins)  et au niveau international ,le GAFI (Groupe d’Action Financier Intergouvernemental) formé en 1989 par le G7 aujourd’hui devenu G20 pour ne citer que ceux là.

Le manager du site (L.C)