Marseille le port du XIX siècle
Dans une salle Auditorium bien pleine, Mr Jean Marie HOMET ancien commandant de bord et Docteur en histoire des sciences a présenté la 3éme conférence de la « Chronique de Marseille et la Mer de l’Antiquité au 20éme siècle » intitulée « Marseille, le port du 19éme siècle »
Au cours du XVIII siècle, Marseille grand port des colonies a pris une part active dans le commerce en tout genre avec les pays Africains et des Amériques et avec, il faut le dire le commerce de la traite négrière mais à un degré moindre toutefois que Nantes et Bordeaux.
Au début du XIX les grands bouleversements pour cette ville n’enthousiasment pas vraiment d’autant que la situation ne s’y prête guère : Napoléon Bonaparte 1er consul est occupé avec la campagne d’Egypte, la destruction de la flotte française à Aboukir n’arrange pas les affaires tout comme la perte à Alexandrie du bateau « Le Patriote » qui était chargé de transporter les montgolfières et le matériel scientifique.
Toutefois en 1804 un début de transformation commence à s’opérer pour Marseille avec le grand projet de construction du canal allant de Port de Bouc à Arles et du nom Napoléon et que l’on peut encore voir de nos jours.
Le XIX siècle pour Marseille se caractérise ensuite par toute une série d’innovations, de transformations, de chantiers liés au développement du commerce maritime.
Des innovations industrielles : l’apparition de la machine à vapeur, une nouvelle vision des phares due aux travaux de Fresnel et Arago sur les miroirs et dont l’application se fera progressivement sur les phares du Planier, Ste Marie, …..
Le commerce est stimulé avec, les expéditions coloniales de la France en 1830, la fin de la piraterie barbaresque, et le percement du canal de Suez.
Le port déborde de son périmètre historique (le vieux Port ) et s’étend aux rivages nord. Apparaissent successivement les bassins actuels de la Joliette, d’Arenc , du Lazaret.
C’est l’époque des grandes digues, des grandes formes de radoub et des grands entrepôts et docks.
L’autre innovation du siècle c’est l’arrivée du chemin de fer. Marseille est reliée à Avignon-Lyon- Paris (P L M).La gare terminus est établie sur la butte St Charles et fera l’objet de nombreux aménagements jusqu’à la fin du siècle.
L’extension territoriale et l’accroissement démographique font que la ville ne peut plus se suffire de l’eau de l’Huveaune. Après une épidémie de choléra et devant les difficultés et les risques dans la distribution de l’eau le maire de l’époque Consolat, lance un grand chantier qui va acheminer les eaux de la Durance jusqu’aux portes de la ville. L’évènement est célébré par la réalisation d’un vaste monument à la gloire de l’eau : Le Palais LONGCHAMP. Réalisation due à l’architecte Espérandieu qui a, entre autres fait édifier la basilique de ND de la Garde et la nouvelle cathédrale de la Major aujourd’hui située sur les quais de la Joliette.
Après une période troublée par une nouvelle épidémie de choléra et une courte insurrection similaire à celle de la commune de Paris , Marseille va devenir un grand lieu d’échange commercial grâce à ses infrastructures et à la présence de sa chambre de commerce, la plus ancienne de France.
La ville devient un centre touristique, de riches demeures voient le jour tout le long de la corniche actuelle et au fur et à mesure que la ville s’étend , la nécessité d’un réseau d’égout aboutissant au grand collecteur s’impose et les réseaux de transport urbains s’étoffent.
Fin du XIX siècle, Marseille et son port auront acquis leurs lettres de noblesse à la fois dans les domaines scientifique, industriel, architectural, commercial et culturel faisant ainsi sa renommée internationale.
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Le Palais LONGCHAMP