La rétro sur les conférences de Février 2017 à l'UTD

Le 09/03/2017

Rétrospective des conférences présentées par l 'UTD dans le courant du mois de Février 2017

 

 

Berlioz 1

 

"Berlioz, le surdoué du romantisme français"

Berlioz est le seul compositeur romantique français à pouvoir être comparé aux grands musiciens allemands tels que Schumann et Wagner ainsi qu' au hongrois Liszt. Remarquablement doué pour les arts et les lettres, il mena de front une triple carrière : compositeur par vocation, journaliste par nécessité et écrivain par don. Écoutons-le s’exprimer : "  Il y a du neuf à faire et beaucoup. Je le sens avec une énergie extrême. "  Ce " neuf «  sera le romantisme français dont il sera le plus grand représentant.

La réplique du Bernin à Louis XIV : "  Qu’on ne me parle de rien qui soit petit. "  s’applique parfaitement à sa personnalité. Véritable titan de la musique, son goût pour les énormes masses chorales et orchestrales ainsi que pour de très longues partitions a nui à la diffusion de son oeuvre : ainsi le Te Deum se doit d’être interprété par neuf cent cinquante exécutants et son opéra Les Troyens dure cinq heures !

Remarquable orchestrateur et auteur d’un Traité d’Orchestration qui fut une référence pendant tout le XXème siècle, il est aujourd’hui à juste titre considéré comme le père de l’orchestre moderne. Il tira de l’oubli quantité d’instruments tels que le cor anglais, la clarinette basse ou l’alto, instrument qu’il met en valeur dans Harold en Italie. Il sut proposer des usages différents des instruments : ainsi les cordes jouant con legno, c’est-à-dire avec l’archet côté bois dans la Symphonie Fantastique. On lui doit aussi des innovations prophétiques dans les associations inusitées d’instruments. Exemple dans l’air "  Voici des roses "  de la Damnation de Faust en lequel Méphisto chante accompagné par par trois trombones et un cornet jouant pianissimo. Il en résulte une merveilleuse sonorité contenue qui sonne très bien. Il sut enfin anticiper les expériences spatiales : les quatre orchestres de cuivres du Tuba mirum de son Requiem produisent un réel effet stéréo !

Assurément cet artiste libre, intègre et exigeant qui suscita l’admiration du compositeur Paul Dukas en ces termes : " Berlioz a rarement du talent, il a toujours du génie

par Denise CLAISSE agrégée et docteur en musicologie

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Cervantes 2

 

"Cervantés et la Méditerranée"

2016 a été l’année  Cervantès. Plusieurs pays  dont l’Espagne, bien sûr, mais aussi la  France et même l’Algérie  ont commémoré  le  4è centenaire  de sa mort survenue en 1616 . Après une adolescence  tumultueuse, pour échapper à une condamnation , le jeune Cervantès s’enfuit par la mer  en Italie. A Naples, il embarque  sur les galères de Don Juan d’Autriche et il participe à la bataille de Lépante où il perd  l’usage de son bras gauche. A peine remis  de  ses blessures, soignées à l’hôpital maritime de Messine, il réembarque et participe  aux expéditions de Navarin, puis de La Goulette. En 1575, il est capturé par les Barbaresques et passe 5 ans de captivité au bagne d’Alger, malgré plusieurs tentatives d’évasion par mer. Libéré contre rançon en 1580, il est envoyé en mission à Oran et il rêve de partir aux « Indes ». Sa demande est rejetée et il travaille au ravitaillement des bateaux de « l’Invincible Armada ». Ces expériences maritimes le marquent profondément, comme en témoignent  plusieurs passages  de son célèbre « Don Quichotte », mais aussi des œuvres moins connues, comme «  La Galatée », »Voyage au Parnasse », « Les  bagnes à Alger », « Persilès ». Ses  connaissances  du monde de la mer sont aujourd’hui  une source d’information exceptionnelle sur l’histoire maritime au temps de Philippe II

par Jean Marie HOMET docteur en histoire des Sciences.

 

La lanterne 1

 

"Le mouvement anticlérical à la veille de 1905"

Qu’est-ce que le cléricalisme ?

Nom issu de  « clerc » (du grec cléros et du latin clérius) c‘est celui qui entre dans l’Etat ecclésiastique et se consacre au service d’une église  avec une tendance favorable à la prédominance des idées  religieuses et du clergé dans la vie publique et politique.

 Le positionnement opposé est l'anticléricalisme.

 

L'anticléricalisme, selon René REMOND historien et politologue, s'oppose au cléricalisme car il rassemble des idées ou des tendances marquées par l'hostilité au clergé et surtout à son ingérence dans le domaine temporel, c'est-à-dire dans la vie terrestre, dans la société.

« Bien qu’il ne repose pas sur un véritable corps de doctrine, l’anticléricalisme est bien une idéologie politique et sa permanence dans la vie politique française depuis deux siècles au moins, montre sa vitalité. Il vit son âge d’or durant la Révolution française, rebondit sous la Restauration et la Monarchie de Juillet et les premières Républiques en réaction aux excès cléricaux, il revient sur le devant de la scène sous la III République et connaît jusqu’à nos jours des poussées dont certaines inattendues. »

Plus près de nous l'année 1902 voit la victoire du bloc des gauches aux élections et la nomination d'Emile Combes, radical et anticlérical convaincu, au poste de Président du Conseil. C'est lui qui sera à l'origine de la loi de 1905 concernant la séparation de l 'Eglise et de l'Etat.;

En 1902 la fracture religieuse était devenue  une réalité pour dénoncer l'influence de l'Eglise Catholique sur la  Société. Affiches, revues, journaux….reprennent des positions et des déclarations de certains hommes politiques en stigmatisant la puissance et l'omniprésence de l'Eglise et la nécessité de lutter contre elle : «  le  Cléricalisme voilà l'ennemi »

Certaines images dont celle de la « Lanterne » journal violemment anticlérical et républicain sont destinées à sortir la Société française de l'obscurantisme dans lequel l 'Eglise plonge la France.

Toutefois et selon certaines sources pour rallier le plus de personnes à sa cause, l'anticléricalisme évite de choquer les  fidèles sur des éléments de la Foi.

 

Une prochaine conférence en Mai 2017 sur  « la loi de la séparation des églises et de l’Etat terminera ce tour d’horizon historique de la France »

 

Par Louis COMPS suite à la présentation par Claire REGGIO docteur en histoire des Religions