La rétro sur les conférences de Mars 2017 à l 'UTD

Le 04/04/2017

Les résumés sur les conférences du mois de Mars 

 

Madame bovary

Elle s'appelait Emma et Flaubert disait " Madame Bovary c'est Moi"

L’intrigue du roman de Gustave Flaubert est très simple à savoir une jeune fille  Emma épouse de Charles Bovary pas très heureuse en couple, très volage dépensière au point de ruiner son ménage par ses dettes inconsidérées et qui finit par s’empoisonner.

Son mari qui l’aimait profondément mourra de chagrin.

L’un des plus grands romans de langue française, « Madame Bovary »  est le plus intéressant non pas dans l’intrigue mais plutôt pour la psychologie des personnages, la peinture de la bourgeoisie de l’époque que l’auteur détestait .

« Dans le cas de Mme Bovary, Flaubert s’est attaché à marquer l’ influence des impressions d’enfance et de jeunesse puis des événements extérieurs sur l’évolution des sentiments de son héroïne qui au gré des circonstances et au travers de son caractère l’ont amené petit à petit au suicide. Elle est surtout victime de ses illusions et de ses aspirations qui ne s’accordent nullement avec sa situation de petite bourgeoise sentimentale.

Satire du romantisme féminin ou travers profondément humain que Flaubert avait étudié sur lui-même et qui l’avait poussé à dire peut être « Mme Bovary c’est moi » ?.

Cette tendance, des hommes ou des femmes à vouloir à se croire tels qu’ils voudraient être et à rêver de bonheurs illusoires qui leur sont inaccessibles ».

Cette faculté d’illusions Flaubert les dénoncera dans la plupart de ses romans, échappant ainsi à cette tendance au prix d’un travail acharné et du culte de la beauté du style.

 

Par André ALESSANDRI et Louis Comps ( « sources XIX siècle d’André LAGARDE et Laurent MICHARD » )

 

Le depart des morisques musee du prado

Le départ des Morisques après leurs révoltes de Grenade 

Noël 1568

Musée du Prado

La révolte des Morisques de Grenade Noël 1568 l'échec de la cohabitation de l'islam et la chrétienté dans l'Europe moderne du XVI éme siècle à nos jours

La prise de Grenade par Isabelle de Castille et Ferdinand d’Aragon en 1492 fut loin d’avoir réglé définitivement la question de la coexistence des populations chrétiennes et des communautés musulmanes qui, après environ 800 ans de présence dans la péninsule ibérique, subsistaient encore dans cette région. De fait les Morisques, descendants des Maures, musulmans espagnols convertis par force au catholicisme (1502-1611) étaient devenus sujets de « Sa Majesté très Catholique » le souverain d’Espagne mais la question religieuse n’avait été traitée qu’en partie. 

Quelle avait été la sincérité de leur conversion au christianisme ? Surtout dans un espace méditerranéen où Soliman le Magnifique « Commandeur des Croyants » a repris le flambeau de la Guerre Sainte ?

Ainsi dès la Noël 1568 les événements vont- ils se précipiter et, ce qui à l’origine n’avait été qu’un soulèvement dont le cœur de la rébellion est Grenade et où il faut sévir : on décide d'expulser les Morisques en 1569 : plusieurs milliers de personnes sont déplacées sous escorte mais l'affaire, ne va pas tarder à se transformer en guerre  ouverte.

L’Armada de Soliman le Magnifique – la plus puissante du XVI° siècle, dit-on - interviendra-t-elle pour secourir ceux qu’il nomme lui-même « ses frères en islam » ? 

Rien n'est moins sûr car le sultan est occupé à Chypre et les barbaresques se contentent d'engranger des bénéfices. Révoltes après révoltes dans la province où les Morisques ont été déplacés, les Espagnols décident de pratiquer à grande échelle ce qui avait été choisi pour Grenade l'expulsion de tous les Morisques de la province.

Cette solution n'a eu pour effet que de déplacer le problème ailleurs et la méfiance va croitre là où les Morisques ont été déplacés. La désunion de ces deniers et de leurs chefs font qu'après 1570 il n'y eut plus de révoltes locales mais l'on craignait toujours ces populations déplacées et dès 1582 est née l'idée de les expulser définitivement de toute l'Espagne. Un moment rejetée l'idée est admise par Phippe III en 1608 et l'affaire s'est déroulée entre 1609 et 1614.

 Cet épisode de l’histoire espagnole nous démontre quelle est la fragilité d’une société qui n’a pas eu la précaution de séparer la sphère religieuse – éminemment personnelle – et la sphère politique qui est du domaine de l’Etat. Cette absence de distingo  (apporté par les Lumières et la révolution française) ne pouvait que conduire à la crise dont le xvi° siècle fut le théâtre privilégié. Il convient de préciser ici que le concept de « laïcité » (dévoyée parfois sous la forme cryptoidéologique du « laïcisme »)  ne vit le jour et son application dans les faits que sous la III° République selon des modalités qui sont encore loin d’avoir apporté une réponse satisfaisante et globale à cette question.

Par Alain Liautaud

(L.Comps)